jeudi, décembre 29, 2005

1915: le F.B.A. type C - 1/72

kit: Formaplane C29 - F.B.A. Leveque - 1/72
Historique:
En 1913, l’associé de Henri Lévèque, Louis Schreck, crée un petit hydravion biplace de 18 m2 de surface portante à moteur rotatif Gnôme « Oméga » de 50 cv. Avec quatre autres prototypes dont les surfaces ont été portées à 20 m2 puis 22 m2, cet appareil sera baptisé type A.

Le Royal Naval Air Service (RNAS - l'aéronavale britanique de l'époque) en commande 40 exemplaires remotorisés avec des Gnôme 80 cv et dont la surface a été portée à 22 m2. Cette commande est bientôt suivie par celles de la Marine Autrichienne ( 3 appareils ) et de la Marine danoise (2 appareils). La société Franco-British Aviation (F.B.A.) Company Limited, fondée en juillet, est ainsi lancée.

Lorsque éclate la première guerre mondiale, l'Italie et la Russie commandent à leur tour des hydravions type A à la F.B.A. portant sa production à cent vingt-cinq exemplaires.

Le type B apparaît quant à lui le 20 avril 1914. Il est équipé d'un moteur Gnôme de 100 cv et son envergure a encore été augmentée de deux mètres. C’est un type A biplace à la coque renforcée et à l'empennage modifié doté d'ailes repliables pour être commodément stockés sous hangars (conditions de stockage exigées par les marins).

Etant alors le seul hydravion de combat disponible, la Marine française en achètera quarante exemplaires en décembre 1914. Ils seront utilisé en opérations dès le début de l’année 1915.

Un total de cent cinquante types B est construit à Argenteuil en 1915, quarante pour la Marine française, quarante pour le R.N.A.S. qui en commande quatre vingt nouveaux (portant le total à 160) qui sont construits sous licence en Grande-Bretagne par Norman-Thompson à Bognor, les autres allant aux marines russes, portugaises et italiennes.

Le type C de série, qui apparaît fin 1915, c’est un type B propulsé par un Clerget 9B rotatif de 130 cv. Produit à plus de trois cents exemplaires pour le bombardement et la formation des pilotes de des marines italienne, russe et française, il sera le plus produit de tous les modèles de la F.B.A. au début de la guerre. La Marine Nationale en commandera cent quatre-vingt exemplaires pour être utilisés comme hydravion de combat dans les Centres d'Aviation Maritime en 1916 et cent cinquante exemplaires utilisés comme hydravion école dans les centre de formation entre 1916 et 1917.
Envergure : 14,70 m soit au 1/72 : 19,04 cm
Longueur : 9,14 m " " " " " " " " " " 12,69 cm
Surface portante : 32 m2
Equipage : 2
Masse : 907 kg
Vitesse: 110 km/h

Le kit:
Disons le tout de suite, il ne s’agit pas du Franco-British-Aviation (F.B.A.) type B ou C mais plutôt du F.B.A. type A essayé par la Marine en juillet 1914 et pour lequel elle n’a pas donné suite.

Il n’existe pas, à ma connaissance, de maquette du F.B.A. type B ou C au 1/72ème alors plutôt que de refaire totalement un modèle en scratch, je n'ai pas résister à l'envie de vous présenter ce modèle. Au prix de quelques modifications accessibles à tous, il nous fournira une bonne base pour réaliser l’appareil qui nous intéresse.


Il s’agit donc d’un modèle vacuformé présenté dans un sachet plastique souple de format 25 x 22 cm qui a le gros inconvénient de ne guère protéger son contenu. Pour ma part, le capot moteur était enfoncé et un demi-fuselage endommagé. Cela n’aura certes pas de grosses conséquences dans la mesure où nous n’utiliserons pas le capot pour le type C et que l’enfoncement sur le demi-fuselage reste mineur, mais bon…

La feuille vacuformée aux dimensions sensiblement identiques à celles du sachet et de 0,8 mm d’épaisseur comprend les ailes supérieure et inférieure, l’empennage, deux demi-fuselages, deux sièges, un capot moteur et son réservoir en deux parties ainsi que les flotteurs eux aussi séparés.

Si l'on observe attentivement le kit, on notera que l’envergure de l’aile supérieure est de 15,4 cm ce qui, ramené à l’échelle 1/1, ne correspond à aucune envergure des hydravions F.B.A. Pour notre montage, il nous faudra rajouter des saumons d’aile de 1,8 cm chacun dont la forme pourra s’inspirer du plan ci-contre.
Pour l’aile inférieure, c’est un peu plus compliqué. Je n’ai en effet pas trouvé l’envergure de celle-ci sur le F.B.A. type A. Celle du kit fait 10,8 cm. Pour un F.B.A. type B ou C au 1/72ème, elle devrait mesurer 14,35 cm. Lisez plutôt "elles devraient", car il s'agit en fait de deux demi-ailes reliées entre elles par des longerons en bois. A notre échelle, ces derniers font environ 22 mm de long. Lors de l'assemblage, il nous faudra donc couper notre aile inférieure en son milieu et relier les deux parties ainsi obtenues avec deux longerons faits maison. La suite est presque mathématique, il nous reste à rajouter deux saumons de 6,75 mm de long chacun aux extrémités.
L'emplacement des nervures sur les extrados étant signifié par une gravure en creux, l'opération finale consistera, sur ces ailes, à les refaire en relief.

Pour ce montage, je ne saurais que trop vous recommander ces deux adresses:
-http://www1.airpics.com/search/search.php?string=Franco-British+Aviation+Schreck&si=0&st=4&count=10
- http://www.wwi-models.org/Photos/Bri/FBA/index.html
Vous en profiterez pour relever les formes et dimensions de l'empennage qu'il vous faudra refaire en carte plastique. Celui du kit ne correspond en effet à aucun empennage présent sur les appareils F.B.A. .

Nous voilà maintenant arrivés à la partie la plus ardue de la transformation, il nous faut modifier le fuselage. Vous utiliserez là encore les photos du F.B.A. type B conservé à Belem pour allonger la coque, habiller le poste de pilotage et ajouter à l'avant l'hiloire du mitrailleur.

Enfin les flotteurs et le réservoir seront remplacés par d'autres faits de cartes plastique et de tube de récupération, ceux proposés ne convenant que pour un type A.

Maintenant, si vous retournez la feuille de styrène, vous trouverez scotché au dos de celle-ci deux pièces en métal blanc : le moteur Gnôme de 50 cv et son hélice.
Si vous aviez décidé, après ces quelques lignes, de vous en tenir à un F.B.A. type A et a fortiori si vous pensiez monter un F.B.A. B ou C, il vous faudra changer le moteur. Ses cylindres ne sont en effet pas bien implantés et sa gravure est grossière. De plus, les Gnôme de 100 cv ou les Clerget 9B de 130 cv comportaient neuf cylindres. Aussi je vous conseillerais de récupérer ou de remouler le superbe Clerget 9B fourni avec le Sopwith 1 ½ strutter de chez Flashback ou encore de voir ce que valent ceux proposés par Cooper State Model (réf.: 111) ou Aeroclub (réf. : E013 ou E081).
Quant à l’hélice, elle n’appelle pas de remarque particulière.

Il ne nous reste finalement dans le sachet que quatre profilés de plastiques de 30 cm chacun. Ceux de section ronde nous serviront pour les différents bâtis (moteur, empennage et flotteurs) et ceux en formes de goutte d’eau formeront les mâts d’entretoises ou interplans.

La notice:











Les instructions vous fourniront, sur une photocopie au format A4 et dactylographiée, d’un côté les caractéristiques techniques, un historique des hydravions F.B.A. et un plan 3-vues. Nous noterons que ce dernier n’est pas à l’échelle du kit. Sa seule fonction semble être de faciliter la compréhension du plan de montage présent au dos de la notice qui, vu le faible nombre de pièce, est amplement suffisant.
La décoration:
Vous surprendrai-je si je vous disais qu'il n'y a pas de décalques dans ce kit ?
Vous ne trouverez pas non plus d’indication pour la décoration. Je vous invite dès lors à bien vous documenter mais vous pourrez toujours, par exemple, peindre la coque en contre-plaqué foncé et les ailes en couleur lin comme sur notre appareil de référence. Les marquages d'usine seront les même au numéro près. L'empennage sera lui aussi peint traditionnellement en tricolore et vous pourrez ajouter des cocardes ( sans ancre) sur l'intrados de l'aile inférieure et l'extrados de l'aile supérieure. Je laisse à votre discrétion les marquages d'unité.
Conclusion:
Vous l’avez compris, ce modèle ne conviendra pas à un débutant. Même pour un kit vacuformé, il est bien en deçà des critères de qualité actuels. Il demandera aux irréductibles de nombreuses heures de travail, tant en recherche qu’en montage, pour obtenir un résultat convenable. N’est-ce pas là aussi l’intérêt de notre passion et, encore une fois, pouvait-on passer à côté d’un hydravion utilisé à près de 300 exemplaires par notre Aviation Maritime ?